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Arte rend hommage à Alice Guy, pionnière oubliée du 7e Art
ALICE GUY
Publié le 14/12/21
Rédigé par Elsa Sepulveda
Première femme derrière la caméra, premier péplum de l’histoire (« La vie du Christ »), premier film à la distribution entièrement afro-américaine, premier making of… Alice Guy est pourtant tombée dans l’oubli. Arte la raconte en images.
Cinéaste et productrice prolifique de la Belle Époque – plus de cinq cents films lui sont attribués – Alice Guy devrait « entrer dans le dictionnaire pour définir l’effacement des femmes dans l’histoire du cinéma », soutient Valérie Urréa, coréalisatrice avec Nathalie Masduraud de Alice Guy, l’inconnue du 7e Art à voir bientôt sur arte.tv.
Ce documentaire, nourri d’un impressionnant travail d’archives, réhabilite cette figure du septième art, effacée de l’histoire officielle et spoliée de la « paternité » de la quasi-totalité de son œuvre.
Si une partie de ses films a été perdue, de patientes recherches ont permis d’en identifier une centaine, souvent attribués à tort à des collaborateurs : des pépites d’humour et de poésie, sonorisées pour l’occasion – un procédé dont Alice Guy fut, là encore, pionnière –, dont des extraits émaillent ce documentaire.
La carrière d’Alice Guy débute à l’aube du XXe siècle. Engagée comme secrétaire au service de Léon Gaumont, elle se met à réaliser de courts films fantaisistes pour promouvoir le chronophotographe de la société. Le succès est au rendez-vous : elle est promue directrice de production chez la Gaumont, qui n’évoquera pas son nom dans son premier catalogue. Elle réalisera pourtant, en une dizaine d’années, quelque deux cents courts ou moyens métrages, avant d’embarquer pour New York, où elle fonde en 1910, avec son époux Herbert Blaché, sa société de production, avant même la naissance de Hollywood. Elle suscite l’admiration de Hitchcock et Scorsese. Au faîte de sa popularité, la puissante Solax produira jusqu’à deux films par semaine, faisant d’Alice Guy la femme d’affaires la mieux payée des États-Unis. C’est là qu’elle décèdera en 1968 à l’âge de 94 ans.
« Comment une telle visionnaire, dotée d’un regard acéré sur son temps et sur la place des femmes dans la société, a-t-elle pu disparaître de la mémoire collective ? », se demande-t-on aujourd’hui.
Fiche technique
Alice Guy, l’inconnue du 7e Art
Documentaire inédit, 52 minutes, France, 2021
Coproduction : Arte France, 10.7 Productions
Réalisatrices : Valérie Urréa & Nathalie Masduraud
Dessins : Catel Muller
Avec la participation de José-Louis Bocquet
Commentaire dit par Agnès Jaoui et Maud Wyler
Diffusion sur arte.tv du 29 décembre 2021 au 5 mars 2022