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Blink 500 : l’audio sans fil pour smartphone ou DSLR
PRISE EN MAIN
Publié le 16/06/20
Rédigé par Benoit Stefani
Après Sennheiser avec sa série XS Wireless Digital, Røde et son kit Wireless Go, voici Saramonic qui lance sur le marché la gamme Blink 500, un ensemble de produits utilisant la technologie sans fil numérique 2,4 GHz.
Particulièrement destinés aux youtubeurs et aux journalistes mobiles souhaitant utiliser un, voire deux micros cravates sans fil, ces kits présentent la particularité de proposer des récepteurs double canal. Parmi les nombreuses configurations disponibles, nous avons choisi le duo Blink 500 B3 conçu pour les utilisateurs d’iPhone et le trio Blink B2 principalement conçu pour les possesseurs d’appareils photo numérique.
Décidément très actif ces derniers mois, le constructeur chinois Saramonic propose à son tour un ensemble de produits utilisant la bande de fréquence 2,4 GHz que l’on peut acheter au détail ou sous forme de kit.
La gamme Blink 500 est articulée autour du TX, un émetteur ceinture miniature qui, comme chez Røde, est doté d’un micro interne et sur lequel on peut également connecter un micro cravate. Saramonic a ensuite décliné sa technologie de récepteur double en trois versions.
On trouve, tout d’abord, le RX doté d’une sortie analogique, un produit utilisable sur les DSLR, les smartphones ou les Osmo dotés d’une entrée analogique. Le RX Di intègre, quant à lui, un port Lightning lui permettant de se connecter directement sur iPhone et iPad. On retrouve le même concept adapté aux produits dotés d’une interface USBC avec le récepteur RX UC. Tous ces éléments sont disponibles individuellement ou sous forme de kits comprenant un ou deux émetteurs associés au récepteur de son choix. Notons enfin que, contrairement à Sennheiser, le constructeur chinois ne propose pas pour l’instant de micro main ou d’émetteur de type plug-on dans la gamme. Essai en situation…
Quick start
Nous testons tout d’abord le pack Blink B3. Dans la boîte, on retrouve l’émetteur TX avec son câble de recharge USB, le micro cravate SRM1, une poche pour le transport et le double récepteur DXDi que nous utilisons ici en mode simple canal, mais qui peut au besoin recevoir un émetteur supplémentaire si l’on souhaite faire évoluer la configuration.
Sans ouvrir la documentation, nous branchons directement le récepteur sur l’iPhone 6S du test qui l’alimente automatiquement comme en témoigne la petite lumière bleue. Cette dernière s’éteint d’ailleurs dès la mise en veille, ce qui permettra de soulager la batterie du téléphone. Côté émetteur, un appui prolongé sur le bouton principal fait apparaître une lumière bleue d’abord clignotante qui passe en continu. Visiblement, comme chez la concurrence, les éléments du kit sont appairés en usine.
Notons qu’en cas de besoin, lors de l’acquisition d’un nouvel émetteur par exemple, il est possible de réaliser soi-même l’appairage en se munissant du picot livré, semblable à l’outil d’éjection de carte Sim utilisé pour les iPhone. L’opération n’est pas des plus aisées, mais cette manipulation se fait généralement une fois pour toutes…
Plug and play
Un premier test effectué avec l’application Appareil Photo d’iOS nous montre après relecture que la liaison est parfaitement reconnue. Cette app n’offrant ni vumètre, ni preuve que le son est bien capté par le récepteur Saramonic – qui par ailleurs ne possède pas de sortie casque – nous nous orientons rapidement vers l’application Filmic Pro. Là aussi, le Blink est reconnu, comme en atteste le menu de configuration audio dans lequel il est sélectionné d’office.
On gagne ici la visualisation du niveau d’entrée dans l’iPhone, mais les possibilités de réglage présentes dans FilmicPro sont ici inactives. Dommage, car d’une manière générale, le niveau est un peu faible pour une voix parlée « standard ».
En ouvrant le manuel (disponible uniquement en anglais), nous constatons au passage que la seule façon d’influer sur le niveau de l’ensemble est de baisser le niveau d’entrée sur l’émetteur qui se trouve être déjà réglé à son maximum. Le réglage s’effectue à l’aide de touches +/- situées sur le côté de l’émetteur qui permettent d’obtenir trois niveaux d’atténuation dont on vérifie la position grâce à une couronne à led. Un petit atténuateur cranté aurait été sans doute plus simple à utiliser.
Un peu sceptiques, nous ouvrons la séquence vidéo dans Pro Tools où il faut effectivement appliquer un gain d’une dizaine de dB pour retrouver les normes broadcast, mais cette « mise au format » n’occasionne aucune montée de souffle gênante.
D’une manière générale, le son ramené du tournage avec cette configuration Blink est une base saine pour le travailler en postproduction. D’autre part, la légèreté et la forme du récepteur le rendent simple à utiliser avec un stabilisateur. Placé sur un Osmo mobile, l’ensemble iPhone 6S/récepteur Saramonic ne nécessitera pas plus qu’un petit réajustement pour fonctionner. Voilà qui devrait séduire les adeptes du Gimbal…
Son et mise en place
Le micro Lavalier SR1 M fourni ne figure certes pas parmi les plus compacts du marché, mais rien de gênant pour une utilisation standard. Il est livré avec une bonnette mousse qui tient fermement en place et ne se perdra donc pas facilement. D’autre part, la pince métal livrée est suffisamment grande pour placer le micro sans encombre dans presque toutes les situations. Attention cependant au support plastique dans lequel vient se loger le micro qui est hélas construit dans un plastique fragile que j’ai malencontreusement cassé en voulant extraire le micro pour le changer de sens.
Bonne surprise, le rendu sur les voix est assez équilibré et plutôt supérieur à bon nombre de micros d’entrée de gamme qui souvent produisent un son trop cantonné dans les mediums. Comme chez Røde, l’émetteur est doté d’un micro interne dont la sonorité est ici moins réussie que celle du micro cravate, donc à utiliser plutôt en dépannage.
Comme il n’y a pas de micro main dans la gamme, nous avons testé avec succès la solution de fortune consistant à connecter un micro main dynamique à l’émetteur via un adaptateur minijack vers XLR… Même si l’émetteur Blink n’est pas conçu pour, nous avons également réussi, après quelques tâtonnements, à envoyer du son à niveau micro depuis une mixette Sound-Devices MixPre avec un résultat correct. Toujours utile pour transmettre un son témoin, notamment lors de tournage avec un stabilisateur…
Nous poursuivons les tests en rajoutant un deuxième émetteur, et là, surprise : le son des deux micros cravates est alors mélangé sur les deux canaux du smartphone, sans que l’on puisse les affecter séparément. Limite technique ou choix délibéré ? En tout cas, cette option, sans doute adaptée aux youtubeurs ou aux institutionnels qui ne passent pas par la case postproduction avant diffusion, ne conviendra pas aux situations plus exigeantes. Impossible en effet dans ces conditions de mettre en avant le micro de la personne qui parle, d’éliminer les bruits et autres parasites captés par le microphone de celui qui ne parle pas, bref d’effectuer un quelconque mixage…
Autonomie et portée
La batterie interne non amovible de l’émetteur se charge via le câble USB-A vers USB-C fourni. Nous avons alors obtenu une recharge complète au bout de deux heures et demie. Durant les tests, nous n’avons pas réussi à atteindre les six heures d’autonomie annoncées, mais plutôt aux alentours de quatre heures. En cas de panne sèche en tournage, il est rassurant de savoir que l’émetteur peut fonctionner avec une batterie externe avec le câble USB/USB-C fourni. Le récepteur quant à lui est alimenté directement par le smartphone, ce qui réduira son autonomie. À titre indicatif, une heure de tournage avec FilmicPro a consommé environ 60 % de la capacité batterie de l’iPhone du test, mais cela reste évidemment très variable en fonction de l’âge de la batterie et de la référence du téléphone utilisé, sachant que là aussi, le recours à une batterie externe est envisageable.
Les tests de portée se sont montrés positifs avec une bonne stabilité de réception en situation d’interview classique et des portées atteignant jusqu’à vingt mètres en extérieur à partir du moment ou émetteur et récepteur sont à vue. Comme pour la liaison Røde, pour obtenir les meilleurs résultats, mieux vaut éviter de mettre l’émetteur dans le dos des protagonistes sous peine de voir les performances baisser sensiblement.
Le pack Blink 500 B2 sur DSLR
Nous quittons l’univers du smartphone pour retrouver celui du DSLR avec le kit Blink 500 B2 qui comprend un récepteur double doté d’une sortie sur minijack et deux émetteurs ceinture équipés comme précédemment d’un micro interne et livrés chacun avec son micro cravate.
Comme chez Røde, le récepteur se fixe à l’appareil photo au niveau de la griffe porte-accessoire sur laquelle vient s’enficher la pince. Le maintien est correct, peut-être juste un peu moins précis que sur le Digital Wireless Go du constructeur australien. Là aussi, la mise en place très simple consiste à allumer les deux émetteurs et le récepteur. Attention juste cette fois à choisir le bon câble car Saramonic livre généreusement un TRS vers TRRS pour les téléphones qui possèdent encore une entrée/sortie à ce format, et un TRS vers TRS qu’il faut utiliser pour l’appareil photo.
Le pack comprend en outre trois câbles USB-C pour la recharge et les deux micros cravates avec leurs pinces. On constate que le niveau de sortie du récepteur est ici assez élevé et ne propose malheureusement pas d’atténuation. En réglant la sensibilité au minimum sur l’appareil photo, ça passe avec les Canon et les Sony, mais ça coince toujours avec les Panasonic où il faudra généralement baisser le niveau à l’entrée de l’émetteur, au prix d’une (légère) remontée de souffle. Ce dernier cas excepté, le bruit de fond est plutôt contenu pour un appareil de ce prix.
En revanche, la latence de la liaison produit une sensation d’écho dans le casque du DSLR, ce qui n’est pas toujours très agréable pendant le tournage. Comme précédemment sur le récepteur RX Di, lorsque les deux émetteurs sont utilisés, le signal des deux microphones se trouve mélangé sur les deux pistes de l’appareil photo, rendant impossible d’isoler un canal pour le traiter séparément en postproduction. Un petit switch laissant le choix à l’utilisateur de distribuer les deux canaux mixés ou séparés, comme le propose l’américain Samson sur son Go Mic Mobile Receiver, serait idéal. Enfin, les tests de portée montrent comme précédemment des performances largement suffisantes pour les situations d’interview courantes.
Des arguments indéniables
Avec des prix serrés (250 euros pour la configuration comprenant un émetteur et un récepteur, 330 euros pour les configurations à deux émetteurs, micros compris) Saramonic arrive sur le marché de la liaison numérique 2,4 GHz avec plusieurs points forts. Le récepteur double est un argument indéniable, mais dont l’intérêt est hélas bridé par la distribution obligatoirement centrée des deux canaux.
En revanche, Saramonic marque des points grâce à au design de ses récepteurs, bien adapté aux smartphones, et à l’intégration au choix d’une interface USB-C ou Lightning qui supprime le besoin d’un câble adaptateur et simplifie grandement l’utilisation. Les aficionados du Gimbal vont adorer !
Revers de la médaille, le récepteur monopolise l’accès à l’interface audio du smartphone sans pour autant offrir de sortie casque, ce qui rend tout contrôle audio impossible pendant le tournage et oblige à vérifier le son a posteriori. Une limitation réelle mais sans doute acceptable pour la cible visée. À quand une version plus pro ?