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Plateau web TV, quels équipements choisir ?

VISION GÉNÉRALE

Publié le 20/04/21

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Traiter le sujet de l’équipement technique des plateaux « web TV » est un passionnant et périlleux exercice, tant l’étendue des possibilités est vaste.

© Adobe Stock, New Africa

Même si un plateau web TV peut être aujourd’hui aussi ambitieux que les plus beaux studios broadcast, il nous a fallu choisir un angle et refuser d’emblée l’exhaustivité ! Notre but avoué : proposer une vision générale des possibilités, depuis le choix des caméras en abordant le pilotage PTZ, le mélange des sources, l’habillage et l’encodage pour le streaming. Dans ce domaine aussi, les smartphones et leurs apps tirent leur épingle du jeu !

 

Quelle caméra ?

C’est un choix impactant la totalité du matériel d’une web TV : possibilités, qualité d’image, ensemble des équipements et par ricochet équipe à mobiliser pour exploiter le système.

 

L’interface avec la régie : une histoire de tuyau !

Pour transporter les flux vidéo et les données de pilotage des caméras, il faut opter pour un type de câblage et de connectiques. Parallèlement aux traditionnelles prises HDMI et plus professionnelles HD-SDI, de plus récentes solutions exploitent les technologies IP sur câbles RJ45. Pertinentes à plus d’un titre, elles permettent de transporter le signal vidéo, les commandes et même l’alimentation des caméras via un unique câble réseau. Pour certaines caméras PTZ les signaux de pilotage et d’images sont séparés.

 

Les caméscopes

En prenant soin de sélectionner des modèles équipés de connectiques HD-SDI ou HDMI, on peut exploiter des caméscopes de reportages sur le plateau. Le premier avantage est la polyvalence des caméras exploitables pour préparer des reportages lorsque le plateau est en vacances. Pendant les émissions, les flux de chaque caméra peuvent être enregistrés, on les nomme « divergés » ou « ISO ». Le modèle Canon XA 15 offre une sortie HD-SDI, les XA 11 et XA 30 se connectent eux en HDMI.

Pour les budgets les plus restreints, la Sony HDR-CX240 propose une sortie HDMI « clean » (sans incrustation) pour un budget inférieur à 200 €. Pour un rendu d’image professionnel, il vous faudra vous diriger vers des modèles plus onéreux, mais la HDR-CX240 propose un zoom optique généreux (27x – équivalent à 29,8-804 mm en 35 mm).

 

Les caméras de studio

Reports de commandes d’objectifs, grands viseurs/retours vidéos, tally (rouge antenne) et intercom : les caméras studio « de télévision » seraient parfaites pour les web TV si le budget le permettait. Nous allons présenter dans ces colonnes des modèles plus modestes mais néanmoins judicieusement adaptés aux plateaux de web TV.

Les entrées référence ou « gen-lock » ne sont plus indispensables sur les caméras, la majorité des régies récentes étant équipées de synchroniseurs de trame en entrée, autorisant la commutation de sources d’images asynchrones.

Blackmagic a développé des modèles particulièrement abordables. Les Blackmagic Studio Cameras sont construites autour des seuls éléments utiles et fonctionnels : un écran large de 25,4 cm optimisé pour le cadreur avec sa casquette, des connectiques professionnelles XLR pour le son et HD-SDI pour le transport de la vidéo et une monture micro 4/3 pour optiques interchangeables. Une prise pour casque d’aviation simplifie le déploiement d’un réseau d’ordre directement intégré aux régies de la marque dès le modèle Atem Television Studio HD, le transport des ordres se faisant via le signal HD-SDI de retour vidéo ou le cas échéant via les fibres optiques.

La Blackmagic Micro Studio Camera peut également être totalement pilotée par les régies Blackmagic, sa petite taille lui permettra des installations dans les lieux les moins accessibles, mais elle ne dispose pas nativement d’un écran.

 

Caméscopes et caméras de studio

Au début de l’été, parallèlement à la sortie de la gamme de régie Atem Mini, les deux modèles Blackmagic Pocket Cinema Camera (4K et 6K) ont bénéficié d’une mise à jour logicielle autorisant leur pilotage via les connectiques HDMI depuis le logiciel Atem Software Control (tally, colorimétrie, diaphragme, mise au point) pour s’assurer d’une parfaite correspondance entre les caméras. Les modèles Ursa peuvent être pilotés grâce au HD-SDI et des visualiseurs studio sont disponibles en option.

De petites caméras « budgets » et « malignes » peuvent trouver leur place sur les plateaux ; elles sont uniquement équipées des fonctionnalités nécessaires. Dans cette catégorie, le fabricant Marshall propose les référence CV 503 et CV 506 équipées d’un capteur CMOS 1/2,8 pouce et d’optiques interchangeables avec monture à pas de vis M12 arborant différents angles de prise de vue ou des focales variables (exemple : 6-22 mm IR Varifocal). Le modèle CV355-30X-IP dispose de prises HD-SDI, HDMI ou IP et peut être alimenté via ethernet en PoE. Les modèles CV 503 et 506 peuvent être pilotés via une unité de contrôle tactile CV RCP V2.

 

Les caméras PTZ

Présentes sur les plateaux web TV et même TV, ces caméras entièrement robotisées (Pan, Tilt et Zoom) permettent de limiter le nombre de cadreurs, parfois remplacés par un unique « pilote » installé aux côtés du réalisateur, si ce dernier ne manipule pas seul les PTZ. Outre la qualité, le nombre (mono ou tri), la résolution et la taille des capteurs (1/3 ou 1 pouce) ; les choix entre les différents modèles sont guidés par le type de câblage (HDMI, HD-SDI ou IP), les options de pilotage et les caractéristiques optiques. Attention ! Les solutions IP initialement développées pour la télésurveillance sont soumises à des retards non négligeables.

La société Newtek a développé le standard open source NDI (Network Device Interface) à très faible latence et l’exploite naturellement sur de nombreux produits. Deux versions, l’original NDI (parfois qualifié de Full) et NDI|HX, sont exploitées par différents fabricants, la seconde version exploite un flux long GOP compressé en H-264 et la première un flux i-Frame (images « complètes » uniquement) à 100 Mbps en 1080i60 et 200 Mbps en UHDp30.

La caméra HD NDI PTZ-1 est équipée d’un zoom optique 20x et de sorties HDMI et HD-SDI. Newtek a également développé une app pour appareils iOS (iPhone ou iPad) permettant d’exploiter leurs images avec les régies compatibles NDI|HX. Il suffit de les connecter au réseau commun, au mélangeur ou aux récepteurs NDI|HX.

Panasonic et Sony « trustent » les plateaux TV avec la Panasonic AW-HE130 qui exploite les connectiques 3GSDI, HDMI et NDI en option. Elle peut être alimentée via Ethernet et contrôlée par les pupitres AW-RP50 (1 850 € HT environ) ou AW-RP150. Sony propose les modèles BRC-H800 pilotables par le panneau de contrôle RM-IP10 ou la BRC x400 (4 950 € HT environ) compatible NDI|HX. PTZOptics est un fabricant de caméras au nom révélateur proposant des modèles HD-SDI et NDI. La PTZ20X SDI-HDMI G2 (1 890 € – zoom optique 20x et capteur CMOS de 1 / 2,27 pouce) est également disponible en version NDI.

Plusieurs fabricants proposent des modèles autour du symbolique tarif de 1 000 €. Le modèle IP PTC 140 de datavideo (1205 € HT); la Panasonic AW UE4 (environ 1 190 € HT). Le modèle d’entrée de gamme BirdDog P100B Full NDI (1475 € HT) exploite un zoom optique 10x et la puce NDI BirdDog (codec iFrame – débit de 140 Mbps en 1080p60).

 

Switchs pour les caméras PTZ IP

Les caméras IP et NDI sont connectées à la régie via un réseau commun, par l’entremise d’un switch « câblé » ou en wi-fi pour certaines solutions telles que l’app de Newtek. Pour apporter l’alimentation aux caméras compatibles « Power over Ethernet », il faut choisir un switch PoE.

 

Pilotage des caméras PTZ

Des boîtiers de commande servent à piloter les caméras. Ils sont connectés en série (RS-232 ou 422) selon des protocoles comme le Visca développé par Sony, ou plus récemment et de manière plus pratique via IP (connecteurs RJ45)n selon une topologie en étoile. Il est possible de trouver sur Internet des « solutions budgets ». PTZ Optics propose un boîtier de commande RS232 (390 €) et un boîtier PTZ IP ONVIF (690 €).

Des économies sont possibles grâce à des logiciels ou des applications web de pilotage qui autorisent parfois l’affichage du retour vidéo en streaming via des ordinateurs ou des tablettes, comme le PTZ Control Center de Panasonic (gratuit – uniquement PC) ou le logiciel open source de PTZOptics (Mac et PC).

La marque a également développée un plug-in pour le logiciel libre Open Broadcaster Software (OBS) : les PTZ peuvent être pilotés par une manette de jeu xBox (PC uniquement). Il peut suffire d’un unique câble réseau pour relier les caméras NDI aux mélangeurs, les télécommander et les alimenter !

 

Les nouveaux CCU

Anciennement appelés CCU (Camera Control Unit), différentes solutions permettent de régler la colorimétrie et d’autres paramètres des caméras pour faire correspondre finement leurs rendus. La télécommande de contrôle (remote commander) Sony RM-30P associée au MCX-500 permet de régler les caractéristiques des caméras HXR-NX5R and PXW-FS7, faisant de ces caméras des solutions de choix dans la catégorie caméscope !

CyanView est une jeune société qui propose des outils « intelligents » de commande des caméras de toutes marques. Le panneau de contrôle universel se nomme Cy-RCP (3 500 € HT en version standard, 2 500 € HT en version deux caméras). L’offre de la marque est complétée d’outils intéressants tels que le module d’interface caméra PoE Cy-CIO (700 € HT) qui permet le contrôle des caméras spécialisées et non nativement télécommandables. Le processeur vidéo Cy-VP4 permet un contrôle précis des couleurs en intégrant notamment des LUT 3D et un traitement linéaire.

 

Mélangeurs

Après les caméras, l’autre choix stratégique est celui du mélangeur vidéo. L’étendue des propositions s’échelonne entre des solutions exclusivement matérielles héritées des régies TV et des outils entièrement dématérialisés.

Entre les deux, un large panel de solutions hybrides variées et des questions fonctionnelles identiques : quels types et nombre d’entrées vidéo ? Comment le son est-il géré ? Sur la régie ou indépendamment ? Quelles sont les possibilités en effets spéciaux et habillages ? Y a-t-il une intégration des réseaux d’ordres (intercom) ? Doit-on y inclure les commandes de caméras, colorimétriques et PTZ ? Les commutations et réglages se gèrent-ils avec une souris et un clavier, un pupitre de commande ou un écran tactile ?

 

Les mélangeurs matériels

Ils peuvent être rassurants parce qu’ils ne dépendent pas de la stabilité d’un ordinateur et de ses possibles plantages ! Pour des installations qui doivent pouvoir être mises en œuvre dans les meilleurs délais avec différents opérateurs non spécialisés, la fiabilité et la rapidité de mise en œuvre d’un mélangeur sont des critères primordiaux. On peut souvent compléter leurs possibilités par le biais d’un ordinateur.

 

Quelques exemples

Panasonic est un acteur historique dans cette gamme de produits. Le mélangeur AV-HLC100 (12000 € HT environ) est l’illustration du produit qui inspire confiance et qui peut être actionné par des opérateurs peu qualifiés. Véritable unité de production, il regroupe un mélangeur 1 M/E (Mix/Effets), un mixeur audio, un encodeur de streaming multi-destinations (Facebook, YouTube, Switch, etc), un enregistreur, une solution d’habillage et d’incrustation, et une télécommande de caméras PTZ.

On connecte au mélangeur jusqu’à huit caméras (4 HD-SDI ou 3 HD-SDI et une HDMI, et jusqu’à huit caméras en IP NDI). Une solution intégrée autorise les interactions avec des intervenants connectés par Skype. L’ensemble des connectiques est regroupé à l’arrière du boîtier ; des prises USB permettent le branchement d’un ensemble écran/clavier/souris pour paramétrer le mélangeur (options de streaming, habillage, média player et mixage audio).

Parmi les différentes configurations utiles aux web TV proposées par Datavidéo, on trouve des mélangeurs simples et efficaces à l’image du SE-500HD annoncé à 1 045 €. Il autorise le branchement de quatre sources HDMI en HD ou SD et le mixage audio simple via un mini-mélangeur équipé de potentiomètres linéaires, deux sorties PGM (programme) et mulitview (affichage des différentes sources sur une mosaïque). Une barre en T permet le changement de sources « physiques ». D’autres modèles apportent les connectiques HD-SDI ou IP et un nombre de sources plus important.

Le Sony MCX500 (2 000 € HT environ) est un mélangeur abordable également optimisé pour un minimum d’opérateurs. L’utilisateur dispose de quatre entrées HD-SDI, deux HDMI et deux composites qu’il dirigera vers les quatre affectations pour effectuer la commutation entre quatre caméras et une source interne. Une entrée PC ou Mac (RGB) est dédiée aux titres. Le MCX 500 dispose d’un streamer intégré et le programme peut être enregistré directement sur carte mémoire SD pour une utilisation du mélangeur sans PC. Le MCX500 peut cependant être paramétré via un PC directement relié au boîtier en Ethernet par l’intermédiaire d’une simple page web, également accessible via une tablette.

Blackmagic a récemment sorti une gamme de trois mélangeurs d’entrée de gamme (quatre entrées HDMI) qui peuvent piloter les BMPCC en colorimétrie. Vous pouvez lire les tests de l’Atem Mini et de l’Atem Mini Pro dans les colonnes de deux précédents numéros de Moovee. Ces petits boîtiers peuvent être utilisés seul, mais leurs capacités sont décuplées par l’utilisation de plusieurs ordinateurs en réseau pour le mixage, l’habillage, la vision et la gestion du streaming. Pour un peu moins de 1 000 €, l’ Atem Mini ISO permet l’enregistrement des « divergés ».

La marque propose également des régies Atem en rack qui peuvent être commandées par des pupitres externes ou des ordinateurs, certains utilisateurs choisissant d’exploiter dans ce cas des écrans tactiles. Les modèles Atem Television Studio Pro HD (2 155 €) et Pro 4K (2 795 €) incluent le pupitre et l’électronique du mélangeur. En utilisant les caméras de Blackmagic, un système d’intercom est directement utilisable via des casques type aviation.

 

Mélangeurs « valises » tout intégré

Dans l’extrême de la simplification, pour éviter de devoir connecter des écrans informatiques, des moniteurs vidéo et des pupitres de commandes, des constructeurs proposent des valises tout compris avec écrans de contrôle.

Le modèle Datavideo HS1300 (3 350 € HT) dispose de six entrées HD. Le modèle HS1600T Mark II permet la connexion de trois caméras en HDBaseT (PTC140T ou PTC150L) contrôlées depuis la valise. Le programme peut directement être enregistré sur cartes SD ou streamé.

 

Pour commuter en rythme

Célèbre notamment pour ses pianos numériques, Roland apporte sa vision singulière au développement des mélangeurs intéressante. Le V-8HD commercialisé autour de 1 800 € HT intègre un petit écran de 4,3 pouces, une barre T de commutation, un DSK et une solution maligne pour affecter une des huit sources à deux mémoires de PinP (picture in picture) dont la position et la taille peuvent être réglées directement sur le mélangeur. Une app de contrôle sur iPad est également proposée gratuitement.

Il est possible de lancer des commutations automatisées selon des choix aléatoires, des scénarios mémorisés ou le tempo d’une musique. Des enregistreurs externes (Atomos, etc.) peuvent être commandés par l’opérateur.

 

Newtek Tricaster

Nous allons ici juste effleurer les possibilités de l’offre « Tricaster » qui s’étendent bien au-delà des fonctionnalités traditionnellement attendues d’un mélangeur. Le petit modèle Tricaster Mini HD 4 Advanced (commercialisé environ 5 900 € HT) constitue l’entrée dans le monde Newtek. Il permet le mélange de huit entrées vidéo externes (NDI ou/et quatre entrées HDMI). huit caméras PTZ peuvent être commandées en série (RS232 ou 422) ou IP. Deux appels Skype sont supportés nativement. Jusqu’à quatre sorties « mix » vidéo sont proposées, à choisir entre deux HDMI et quatre sorties IP (NDI).

Le flux de streaming peut être envoyé dans deux directions indépendantes et enregistré. L’opérateur dispose de quatre bus Mix/Effets, quatre media players et quinze media buffers. Cinq flux vidéo peuvent être enregistrés simultanément via la technologie IsoCorder. Des modules d’entrées supplémentaires et des surfaces de contrôle sont disponibles.

 

Encodeurs NDI

Pour mettre à profit la généralisation des matériels compatibles NDI ou NDI|HX, il faut bénéficier de sources ad-hoc. Pour les sources non « NDI natives », des solutions d’encodage sont disponibles. Le BirdDog Studio NDI est un encodeur vidéo Full HD 3G-SDI et HDMI vers NDI; le BirdDog Flex 4K BackPack, un encodeur vidéo 4K – HDMI vers NDI. D’autres solutions encodent les sources vers d’autres formats réseaux comme le RTSP (voir ci dessous).

 

Encore un peu de NDI… pour plus de possibilités gratuitement

Newtek met à disposition de tous une suite d’applications, d’app iOS et de plugs-in, les NDITools. Ils permettent de lire les flux NDI sur n’importe quel ordinateur (NDI Studio Monitor), d’utiliser tout ou partie de l’écran d’un ordinateur comme source, et de s’interfacer avec les outils Adobe Creative Cloud en NDI, entre autres.

 

Solutions logicielles

Des éditeurs proposent des solutions logicielles pour concevoir des régies puissantes à budget maîtrisé.

 

  • vMix

Le logiciel vMix se décline en cinq propositions, incluant l’offre Basic gratuite limitée à la définition standard (768 x 576). Basic HD (60$) autorise quatre entrées dont trois NDI en résolution 1 920 x 1 080, la correction colorimétrique, l’enregistrement et le streaming de trois flux simultanés, 100 modèles intégrés de titrage et une sortie sous-titre.

Les versions HD (350 $) et 4K (700 $) disposent d’une playlist vidéo. vMix call permet d’intégrer simplement des invités au programme à partir d’un simple navigateur web et d’une webcam : un invité pour la version HD, quatre pour la version 4K et huit pour la version Pro. Des serveurs de replay temps réel ou slow motion (ralenti) sont disponibles : une caméra pour la version 4K et quatre pour la version Pro.

La configuration informatique et matérielle sera pensée selon vos besoins, des recommandations sont proposées sur le site de vMix concernant les processeurs, la mémoire et les disques durs. Une grande liste de cartes d’acquisition indique les possibilités d’entrées/sorties permises selon les modèles. On peut utiliser la carte Aja Kona 5 qui autorise quatre entrées/sorties HDMI ou la KONA HDMI 4K (une entrée 4K et deux HD par exemple).

De nombreux contrôleurs ont été testés par vMix, parmi les modèles de JL Cooper, PI Engineering X-Keys, entre autres. Ils permettent la création de raccourcis, la commutation, la commande de l’audio et, pour certains, offrent une barre T.

 

  • Vimeo Livestream

Vimeo a acquis le site de webcasting vidéo Livestream à la fin du mois de septembre 2017. Créé en 2007 sous le nom de Mogulus, Livestream est commercialisé via la version Premium de l’abonnement Vimeo facturé 70 € par mois (paiement annuel) pour un nombre de spectateurs en direct illimité et 7 To d’espace de stockage vidéo.

Livestream propose plusieurs outils de production : les logiciels Producer (gratuit) et Studio 6 et les régies matérielles HD51, HD551 et le récent « petit » Studio one disponible en trois versions (quatre entrées HD HDMI, quatre entrées HD-SDI ou deux entrées HDMI 4K). Elles disposent toutes de sorties HDMI et HD-SDI et sont proposées au même tarif de 4 499 $. Producer est également le nom d’une app iOS ou Android.

Livestream vous invite à utiliser des caméras connectées sans fil pour votre réalisation. La caméra Mevo start peut être connectée en wi-fi ou via l’Ethernet Power Adapter, qui fournit l’alimentation et la connection au réseau. Le boîtier Livestream Broadcaster intègre un encodeur H264/AAC en 1080p à 5 Mbps et un streamer « live » (port Ethernet, wi-fi ou via un modem 4G LTE externe connecté en USB). Ce boîtier autorise l’ajout d’une caméra en remote à une réalisation plus conséquente. Studio 6 propose une option Remote Guests qui permet de faire intervenir un invité à partir d’un simple navigateur web et d’une webcam.

 

  • RecoStudio MultiCam, Switcher Studio, CinaMaker et autres apps

Et si vous n’aviez besoin que de smartphones ! En dehors du pied de nez, les usages se multiplient, les outils aussi ! Recostudio est une application iOS à paiement « unique » (12,99 €) qui permet de réaliser et d’enregistrer des programmes multicaméras. Pour le streaming du flux, la solution Switcher Studio est proposée en abonnement mensuel (entre 31 et 350 $ par mois).

 

  • L’offre de switcher studio

Neuf angles de prises de vues provenant d’iPhone ou d’iPad peuvent être centralisés sur l’application de mélange des flux vidéo. L’exposition, la balance des blancs, la mise au point et le zoom sont contrôlables. En connectant des DJI Osmo mobile au mélangeur, l’utilisateur dispose de fonctionnalités de Pan et de Tilt commandées à distance. Régie complète, l’app intègre des outils d’habillage graphique et une bibliothèque de médias stockable dans le cloud : génériques, reportages, jingles ! Des  « invités » peuvent se connecter depuis leurs ordinateurs à partir d’un simple lien que vous leur enverrez.

Pour un son plus professionnel que celui des microphones internes de vos iPads ou iPhones, vous pouvez connecter des modèles plus qualitatifs, via les ports lightning, jack ou USB-C (iPad Pro) et même des tables de mixage équipées de convertisseurs analogiques-numériques « sortant » en USB.

 

  • Cinamaker

La souscription annuelle de la licence studio de Cinamaker Director Pad (app iOS), facturée 199 $, permet le mélange de quatre sources vidéo et huit sources audio. PerfectSync est le nom de la technologie propriétaire assurant la qualité des commutations. Les sources peuvent êtres des iPhone ou toute caméra disposant de sorties clean HDMI ou HD-SDI qui seront encodées en RTSP via le matériel proposé par la marque (Cinemaker Encoder à 199 $) ou d’autres fabricants (exemple Kiloview E2 NDI HDMI Encoder à 339 $).

Parmi les possibilités de la solution : habillage graphique, player medias intégré, incrustation fonds verts, enregistrement multicaméra, live-streaming, archivage cloud, compatibilité Premiere Pro et Final Cut Pr X, Modification live ou en postproduction.

 

Lecteurs de médias

Certains mélangeurs intègrent des lecteurs de médias très pratiques, la lecture des fichiers étant déclenchée lors des commutations. Certains réalisateurs préfèrent maîtriser le lancement des sujets.

Les players peuvent être des modèles  « hardware », tels que l’Aja Kipro ou les HyperDeck de Blackmagic, ou des ordinateurs équipés de cartes de sortie vidéo et de logiciels open source VLC ou IINA (Mac OS).

La solution OnTheAir Video (1 995 €) de l’éditeur Softron offre des options plus professionnelles (Playlist, etc.). Compatible NDI, OnTheAir peut alimenter les entrées des mélangeurs compatibles sans nécessiter de cartes HD-SDI ou HDMI.

 

Son

Le sujet méritant un article à lui seul, nous ciblerons dans ces lignes quelques notions généralistes. Lorsque la réalisation est prise en charge par un personnel restreint, les outils de mixage intégrés aux régies peuvent être pertinents. Elles intègrent régulièrement des outils (embedder/desembedder) pour diriger l’audio intégré aux flux des différentes sources vers la diffusion lors de la commutation (fonction AFV : Audio Follow Video). On peut choisir d’affecter en permanence certains canaux audio au mixage si besoin.

Lorsque le budget le permet, un ingénieur du son portera toute son attention auditive à mixer judicieusement les différentes sources sonores à partir d’une console dédiée dont la sortie sera dirigée vers une entrée de votre régie : le gain qualitatif est très sensible. Ce professionnel prendra également en charge la gestion des retours audio sur le plateau, primordial au confort des intervenants. Il est parfois fait un usage hybride de la solution intégrée de mixage des sources audio embeddées et d’une console de mixage des sons du plateau.

De nombreuses solutions de microphones sans fil complèteront la praticité de l’ensemble. Des choix d’investissements permettent des gains de qualité sensibles, le changement des capsules « de base » livrées avec les kits de micros HF en fait partie. Selon vos choix techniques (régies logicielles ou matérielles), certaines consoles de mixage peuvent facilement se connecter à l’ordinateur en charge du streaming via leur convertisseur numérique analogique USB intégré. Des convertisseurs indépendants peuvent être choisis chez les constructeurs Scarlett ou Teac par exemple.

 

Automatismes

Les outils que nous vous avons présentés prouvent l’intelligence et la modernité des fabricants qui exploitent toutes les possibilités des réseaux, de la dématérialisation et même des smartphones. Les prochaines avancées dans le domaine feront un large usage de l’intelligence artificielle pour automatiser un grand nombre de tâches et assister le réalisateur. Des systèmes existent depuis longtemps pour les conférences afin d’automatiser le choix des caméras selon la commutation des micros.

Pour la réalisation de web TV, de nouvelles solutions analysent les niveaux sonores des différentes entrées du mélangeur audio pour définir l’intervenant à mettre à l’image et commander les caméras PTZ. Le constructeur français Multicam Systems propose sa régie Multicam Studio, qui ajoute à la commande des caméras différentes scénarisations de changements de valeurs de plans pendant la réalisation. Une solution de tracking permet même le suivi des intervenants.

Plusieurs fabricants de caméras commencent à proposer des solutions de suivi comme la caméra Aver PTC 330U Dubai avec détection humaine AI.

 

Conclusion

Si vous souhaitez créer votre web TV, vous l’aurez compris en lisant ces lignes, de nombreux éditeurs et fabricants ont pensé à vous ! Homme-orchestre ou grande équipe, solution matérielle, logicielle ou hybride ! Il reste encore de nombreuses pistes de développement liées à l’intelligence artificielle notamment. Dans les prochains numéros de Moovee, nous nous attarderons sur certains produits et aborderons plus en détail les solutions d’éclairage et de machinerie !

 

Article paru pour la première fois dans Moovee #5, p.32/39. Abonnez-vous à Moovee (6 numéros/an) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.