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Stardust MasterClass – Découvrir et apprendre le cinéma autrement

INTERVIEW

Publié le 26/05/20

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Stardust MasterClass propose, via sa plate-forme, un ensemble de formations complètes sur l’écosystème du cinéma. Basées sur des cours théoriques, des interviews en vidéo, des fichiers audio, les formations permettent d’acquérir un ensemble de connaissances pratiques, de conseils dispensés par des professionnels réputés et reconnus. Un entretien passionnant avec Harriet Martin, fondatrice de Stardust MasterClass.

Stardust MasterClass propose des cours en ligne reposant sur de nombreuses interviews, et des cours théoriques autour des métiers du cinéma. © DR

Moovee : Il y a un an et demi, vous avez fondé Stardust MasterClass. Cette plate-forme de formations propose des cours en e-learning autour du cinéma, de la télé, du documentaire et de la littérature. Pourquoi ?
Harriet Martin : J’ai créé Stardust MasterClass car je souhaitais démocratiser l’accès à un monde que l’on dit assez fermé. Jusqu’à maintenant, on étudiait ces métiers dans de grandes écoles ou des écoles privées. Maintenant, grâce à l’e-learning, on peut se former chez soi ou n’importe où dans le monde. Nous disposons aujourd’hui d’outils, de caméras peu onéreuses ; même avec un iPhone, on peut commencer à faire des images ! Si on sait raconter une histoire, plus besoin d’une grosse équipe ou de budgets colossaux. Aux États-Unis, le site MasterClass est incroyable. Grâce à ses cours en ligne, on apprend avec les meilleurs professionnels à écrire des séries télé, à jouer au tennis, à écrire un roman.

Aujourd’hui, quand on veut étendre son domaine de connaissances, on n’a plus envie d’attendre septembre que les cours commencent, on veut pouvoir commencer le week-end, étudier à l’heure du déjeuner ou durant ses vacances. L’e-learning le permet. Il offre une liberté dans ce monde qui va si vite et où il devient de plus en plus important d’avoir plusieurs cordes à son arc. Nous rencontrons des personnes qui ont travaillé une grande partie de leur vie dans un domaine qu’ils ont plus ou moins aimé, et qui ont toujours rêvé d’écrire un roman, de faire un documentaire ou d’écrire un scénario.

Avec Stardust MasterClass, elles se donnent enfin la possibilité de réaliser leurs rêves ! Un de nos apprenants vient ainsi de finir son premier roman en suivant pas à pas notre formation. On lui a conseillé de le présenter à notre concours où il aura, comme les autres, toutes ses chances de remporter le prix. Si on a un projet qui sommeille en soi, il ne faut pas attendre et foncer pour ne pas avoir de regrets !

Quand je suis arrivée en France, je ne connaissais personne. Il y avait un tas de questions que j’aurais adoré poser si j’avais pu, cela m’aurait fait gagner un temps fou. Depuis, j’ai connu des professionnels incroyables, généreux, qui ont accepté d’évoquer leur parcours : de Sidonie Dumas à Éric Altmayer, de Pascal Breton à Gérard Krawczyk, en passant par une des éditrices de chez Grasset, et bien d’autres dont Dan Franck ou Laetitia Colombani.

À la base scénariste-réalisatrice, cette dernière s’est tournée vers le roman après avoir rencontré des difficultés pour monter des films. Son premier roman s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires, le deuxième a également cartonné. Son parcours montre que l’on peut poursuivre plusieurs passions à la fois.

Dans le cadre de nos formations, toutes ces personnes s’expriment devant une caméra, sans langue de bois, sur ce qui a ou non marché pour elles, expliquent pourquoi certaines portes se sont fermées alors que d’autres se sont ouvertes, quelles erreurs elles ont commises, ce qui leur aurait fait gagner du temps. Elles rapportent également les conseils qu’on leur a donnés et qui leur ont servi, et en promulguent elles-mêmes. Il est vraiment important de le savoir, parce qu’elles n’ont rien à gagner, rien à vendre, c’est vraiment pour le plaisir de transmettre leur expérience et d’en faire bénéficier le plus grand nombre.

D’emblée, j’ai cherché à capter plusieurs visions. Par exemple, pour la formation au métier de producteur, interviennent non seulement des producteurs et productrices, mais aussi un expert-comptable, ainsi qu’un avocat spécialisé dans le cinéma et l’audiovisuel dont la notoriété en France, comme à l’international, n’est plus à faire.

De même, pour la formation à la mise en scène, j’ai demandé au storyboarder Pierre-Emmanuel Chatiliez comment il concevait son travail avec le réalisateur. Et pour le métier d’acteur, en dehors des comédiens, j’ai aussi fait appel au formidable directeur de casting Gérard Moulévrier ou à l’agent Annabel Karoubi, qui a géré durant de nombreuses années la carrière d’acteurs comme Jean Dujardin, afin d’avoir une vision globale du métier.

 

M : Vous avez travaillé trois ans sur ces masterclass, quelle en est l’idée principale ?
H. M. :
Même si à la base je suis scénariste et réalisatrice, j’ai travaillé comme lectrice pour TF1 et France 3 Cinéma, et fait beaucoup de script-doctoring. Cela m’a permis d’acquérir un vrai sens de la vulgarisation, de ce qui est intéressant, ennuyeux, trop pédagogique, dépassé…

L’idée était de dispenser des cours très ludiques, mélangeant théorie et pratique. Il est important de connaître les bases pour écrire un scénario, car si on veut transgresser les règles, il faut d’abord les connaître, mais il est également important de donner des infos pratiques que l’on ne va pas apprendre à l’université. Par exemple, comment paye-t-on son loyer en attendant de percer ? Comment approche-t-on un producteur, un éditeur, un directeur de casting, un agent ? Comment présente-t-on un pitch ? Qu’y met-on ? Comment se constituer un réseau ?

Nous évoquons toutes les étapes, les unes après les autres, pour que plus personne n’ait peur de se lancer, ce qui était mon cas. Malgré mon bac +6, je ne savais pas par quel bout prendre mon métier. Dans nos formations, nous évoquons tout cela et bien d’autres choses, raison pour laquelle nos cours parlent tant aux élèves, aussi bien à ceux qui sont en école de cinéma qu’aux intermittents du spectacle, qu’ils aient cinq, dix ou vingt ans de carrière.

Je peux vous dire que, quand j’ai filmé nos intervenants, j’avais déjà vingt ans de métier derrière moi et plus d’une trentaine de formations. Eh bien j’ai encore appris énormément. D’abord, je me suis rendu compte que mon cas n’était pas unique, toutes ces personnes ont « ramé » à un moment ou à un autre et ont toutes réussi, in fine, à vivre de leur passion. Ainsi, Michel Fessler raconte comment cela s’est passé pour La Marche de l’empereur ; Martin Bourboulon, qui a réalisé Papa ou Maman et dirige actuellement Eiffel, explique comment le projet s’est arrêté, puis a repris, comment finalement il a réussi à boucler son budget de plus de 20 millions d’euros avec Pathé.

Près de soixante parcours différents, uniques, sont ainsi racontés, et on se reconnaît dans chacun d’eux. Je trouve cela inspirant, vraiment cela donne des ailes quand on est parfois gagné par le doute. On réalise que souvent les scénaristes ne sont pas que scénaristes, ils ont aussi envie de faire de la mise en scène ou d’écrire un roman. Et quand on est scénariste, il y a des chances que l’on puisse aussi gagner sa vie en étant un script-doctor. De même, un acteur a peut-être envie d’écrire ou de produire. Grâce à nos formations, on peut suivre plusieurs cursus qui sont très complémentaires.

 

M : Combien de modules proposez-vous et comment s’organisent les différentes formations ?
H. M. : Le programme est ultra complet. Chaque formation compte dix modules en ligne, à l’exception de celle de rédacteur web qui en propose six. S’ajoutent à cela autant de fichiers sonores au format mp3 et entre une et neuf vidéos en fonction des sujets. Sur ces vidéos exclusives, cinquante-sept professionnels parlent concrètement de leur métier.

 

M : Au nombre de combien sont ces formations ?
H. M. : Actuellement, nous en proposons douze : Métier acteur, Métier scénariste, Métier producteur, Devenir script-doctor, Devenir biographe, Écrire un roman, Métier assistant-réalisateur, Métier réalisateur, Créer des séries TV, Réaliser des documentaires, Créer des formats courts et Devenir rédacteur web. Nous allons sortir une treizième formation pour les auteurs de littérature jeunesse et contes pour enfants d’ici une quinzaine de jours, et nous développons déjà la prochaine formation, sachant que chacune demande environ un an de travail.

 

M : En mai 2019, vous avez conclu un partenariat avec l’Ina, pourquoi ?
H. M. : Stardust MasterClass, c’est de l’e-learning, et même si j’adore la flexibilité qu’apportent les formations en ligne, je pousse nos apprenants à faire des stages en présentiel. D’où notre partenariat avec l’Ina. Les personnes qui achètent nos formations ont ainsi accès aux formations de l’Ina à un prix avantageux. Nous faisons des podcasts avec eux, et ce n’est que le début. Nous avons l’intention avec Alain Rocca, le directeur des formations de l’Ina, de nous déployer davantage cette année. Par ailleurs, nous venons de conclure un nouveau partenariat avec The Media Faculty, et nous en sommes également très heureux. Leurs formations de 2-3-4 jours en présentiel sont tout à fait complémentaires des nôtres.

 

M : En termes de business plan, votre offre comprend-elle différentes options ?
H. M. : Nos formules sont au nombre de quatre. Un prix de base First fixé à moins de cent euros, comprenant les vidéos pacsées aux mp3. Star, la deuxième formule, celle que nous vendons le plus, intègre les modules complets en PDF, les mp3 et toutes les vidéos exclusives. Elle donne accès à notre grand concours dans les trois catégories et au forum où ont lieu beaucoup d’échanges entre les élèves. La formule Premium VIP est une offre avec un coaching personnalisé avec soit le formateur, soit un intervenant des vidéos. Enfin, sur six de nos formations, nous proposons depuis tout récemment une formule Faculty qui combine l’offre Star e-learning Stardust MasterClass avec une formation en présentiel chez The Media Faculty. Notre équipe est extrêmement motivée, nous mettons du cœur dans ce que nous faisons et il était important que nos prix demeurent raisonnables afin que nos formations soient accessibles au plus grand nombre.

 

M : Effectuez-vous régulièrement des mises à jour ?
H. M. : Nous avons lancé ces formations en septembre 2018 ; elles sont donc récentes, mais nous mettons à jour les nouvelles données. Ce point est extrêmement important.

 

M : Vous avez évoqué l’accès de vos étudiants à un concours. En quoi consiste-t-il et pourquoi l’avoir développé ?
H. M. : Ce concours est ouvert à tous nos membres, les participants sont invités à déposer cette année leur projet avant le 18 octobre. Notre concours comprend trois catégories : Meilleur court-métrage, Meilleur scénario de long-métrage et Meilleur roman. Les lauréats, non seulement recevront 5 000 euros, mais ils auront l’occasion de rencontrer un producteur ou un éditeur. Nous sommes plusieurs à sélectionner les projets, mais si je tombe sur un scénario ou un roman extraordinaire, je vais appeler tel producteur ou éditeur et lui dire : « J’ai quelque chose entre les mains qui est de la dynamite ! »

 

M : Parallèlement à vos activités au sein de Stardust MasterClass, vous travaillez actuellement sur un documentaire, de quoi s’agit-il ?
H. M. : Cette coproduction franco-américaine me tient particulièrement à cœur, car c’est une histoire qui a été balayée sous le tapis. Le film porte sur la vie de mon grand-père qui a eu un destin extraordinaire. Il a laissé son empreinte sur la ville de Chicago, et son parcours tout à fait rocambolesque me permet de retracer 50 ans d’histoire des États-Unis, mais aussi de parler de la France où il a vécu quelque temps. On croisera des figures mythiques qui l’ont côtoyé, notamment Quincy Jones, dont le père travaillait pour mon grand-père. Quincy développe actuellement à Los Angeles un long-métrage sur mon grand-père. De mon côté, je réalise ce documentaire car je veux rester au plus près de la vérité. Et ce que l’on va apprendre va en étonner plus d’un.

 

 

PORTRAIT : HARRIET MARTIN, FONDATRICE DE STARDUST MASTERCLASS

Harriet Martin a effectué ses études universitaires aux États-Unis où elle a obtenu un Bachelor de Visual Media à l’American University de Washington DC et un Master de cinéma de la New York University. Dotée de la double nationalité américaine et espagnole, elle compte à son actif de nombreux films en tant que stagiaire, puis assistante-réalisatrice. Elle est surtout réalisatrice d’une douzaine de courts-métrages et d’un long-métrage, Épouse-moi, en 2000.

En 2008, elle crée sa propre société de production, Abélart Productions. Cette même année, Albin Michel publie son premier roman Très à l’ouest d’Eden (le troisième est en phase d’écriture).

En septembre 2018, elle lance Stardust MasterClass, une plate-forme dédiée aux sujets qui la passionnent depuis toujours – le cinéma, la télévision, le documentaire et la littérature – tout en poursuivant ses projets audiovisuels et cinématographiques des deux côtés de l’Atlantique. Elle travaille actuellement sur un documentaire coproduit par la France et les États-Unis.