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Prise en main : Saramonic Blink 500 Pro, vraiment pro ?

FACILE À UTILISER

Publié le 14/06/21

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L’année dernière, nous testions la gamme Blink 500 de Saramonic. Le constructeur chinois revient cette année avec une nouvelle série estampillée Pro.

Facile à vivre sur un appareil photo, le récepteur double Blink 500 Pro dans sa version minijack permet de disposer de 2 canaux sans-fil indépendant avec monitoring casque et un ajustement du niveau de sortie le rendant compatible avec quasiment tous les modèles. © Benoît Stefani

Blink 500 de Saramonic est une gamme complète de systèmes audio sans fil numériques spécifiquement conçus pour les Youtubers et journalistes mobiles utilisant appareils photo et smartphones. La nouvelle série Pro du constructeur intègre notamment une sortie casque et des réglages plus aboutis. En attendant les récepteurs dédiés aux smartphones, nous avons pu tester la configuration B2 qui comprend deux émetteurs ceinture et le récepteur double à sortie minijack particulièrement adapté pour les appareils photos.

Par rapport à la gamme standard, la série Pro reprend la même base, à savoir un récepteur numérique double canal que l’on associe à un ou deux émetteurs suivant la configuration, l’ensemble utilisant la bande des 2,4 GHz qui contrairement à la HF traditionnelle, reste en libre accès dans le monde entier. On remarque d’entrée de jeu un écran Oled qui permet d’effectuer les différents réglages, ainsi qu’une sortie casque. Suffisant pour rentrer dans le monde professionnel ?

 

Une gamme plus ambitieuse

Annoncée en dessous des 400 euros en prix public, la configuration Blink 500 Pro B2 testée est livrée dans un coffret en plastique rigide permettant le transport mais aussi la recharge unifiée des deux émetteurs et du récepteur grâce à des points de contact. Voilà qui simplifie la recharge qui pourra se faire soit sur secteur via un unique câble USB, mais aussi sur le terrain en extérieur, car le coffret est muni de son propre accu. Un plus appréciable au quotidien.

L’autonomie annoncée est de huit heures pour une recharge effectuée en quatre heures. Un essai rapide avec le micro intégré aux émetteurs montre une meilleure qualité que sur la version précédente. D’ailleurs, le constructeur propose en option le support HM de fixation qui permet de transformer l’ensemble en un micro main sans-fil. Une configuration à tester… L’émetteur propose désormais une plage de sensibilité sur six niveaux, de quoi mieux gérer le micro-cravate fourni. Il accepte également d’autres micros Lavalier câblés en minijack. Nous avons ainsi pu vérifier que le Sanken Cos 11 fonctionnait correctement avec l’émetteur, même si un peu plus de gain aurait été souhaitable.

Le petit émetteur ceinture peut également se commuter à un niveau ligne, de façon à recevoir le signal provenant d’une console, pour une captation de spectacle par exemple ou encore d’une mixette pour réaliser une liaison sans fil avec l’appareil photo.

Pour aider l’utilisateur à vérifier le signal entrant, les concepteurs ont opté pour une forme d’onde qui défile : c’est assez spectaculaire, voire ludique, mais à l’usage moins précis que le traditionnel vumètre. Le récepteur bénéficie également d’un réglage du niveau de sortie sur six niveaux qui permet désormais de trouver le niveau idéal quel que soit l’appareil photo, y compris pour les Panasonic toujours délicats sur ce point.

Autre avantage de cette version Pro, le récepteur propose désormais les modes mono et stéréo. Dans ce dernier cas, les deux émetteurs sont dirigés sur des canaux séparés, ce qui permet de les traiter indépendamment au mixage.

 

En situation

Évidemment, cette version Pro avec l’ensemble de réglages qu’elle propose est un peu moins immédiate à mettre en œuvre que sa devancière, mais l’ensemble reste néanmoins toujours facile à utiliser, d’autant plus qu’aucun réglage de fréquences n’est à priori nécessaire puisque les configurations sont appairées en usine. Les deux micros-cravates fournis sont tout à fait corrects en qualité audio et permettent soit d’enregistrer questions et réponses, soit d’enregistrer une conversation entre deux personnes avec une bonne précision. Quel dommage que Saramonic n’est pas prévu sur cette version Pro de revoir le clip de fixation du micro moulé dans un plastique extrêmement fragile !

Par contre, les concepteurs ont profité de l’écran Oled pour afficher sur le récepteur le niveau de réception des deux émetteurs ainsi que tous les niveaux de batterie. Comme sur les systèmes HF haut de gamme, plus besoin de déranger les intervenants pour vérifier l’autonomie des émetteurs. Très appréciable !

La sortie casque permet quant à elle de contrôler le signal qui rentre dans l’appareil photo, avec hélas un retard qui peut plutôt se montrer inconfortable à la longue, d’autant plus que la réserve de niveau n’est pas très généreuse. Il faut noter également que cette latence se retrouve également sur les pistes audio.

Comparée dans Pro Tools avec un canal recevant un système HF analogique « classique », la liaison Saramonic accuse un retard d’environ 60 ms, soit deux ou trois images suivant que l’on travaille à vingt-cinq ou cinquante images par seconde. Gênant ? Pour le vlog de base lu sur smartphone ou ordinateur, c’est sans doute acceptable pour le plus grand nombre, mais quand on passe sur grand écran, ce décalage pourra déranger certains et passer par la case resynchro sera tout de même préférable.

C’est sans doute le seul bémol de cette série Pro qui progresse sur tous les points, tandis que Røde a prévu la riposte avec la série Wireless Go II qui commence également à arriver sur le marché français. Affaire à suivre…

 

Article paru pour la première fois dans Moovee #7, p.20/21. Abonnez-vous à Moovee (6 numéros/an) pour accéder, dès leur sortie, à nos articles dans leur intégralité.