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Nikon Z50, votre compagnon de voyage
TEST DANS LES HIMALAYAS
Publié le 08/07/20
Rédigé par Aurélie Gonin
Quand on part à l’aventure au bout du monde, tout nous paraît exotique et excitant : les routes bien sûr, avec les paysages qui défilent et les villages qu’on traverse, les gens que l’on rencontre, les aliments que l’on goûte… On a envie de capter tous ces instants pour les immortaliser et pouvoir ensuite les partager avec ceux qui n’ont pas eu la chance de vivre ces expériences. Pour autant, cela ne se fait pas avec n’importe quelle caméra.
Il faut être prêt à tourner à chaque instant pour ne rater aucun moment insolite. Cela signifie que la caméra doit être réactive et facile d’utilisation, mais aussi légère et compacte pour pouvoir être gardée tout le temps sur soi. Petite et discrète, elle permet de se fondre plus facilement au sein de la population et d’être moins agressif quand on tire le portrait des personnes que l’on croise. Elle doit aussi être fiable et robuste, pour résister à une utilisation intensive et par tous les temps.
Le nombre de caméras répondant à ces critères a tendance à se multiplier, ce qui est une excellente chose. Année après année on gagne en qualité d’image dans un corps toujours plus compact. Si vous me lisez depuis quelque temps, vous savez que je suis constamment à la recherche du meilleur compromis qualité-encombrement pour pouvoir être la plus mobile possible, tout en engrangeant des images satisfaisantes.
Ainsi, quand Nikon m’a proposé d’embarquer un Z50 pour le voyage que je devais faire au Pakistan, j’ai été ravie à l’idée de tester un tel outil dans ce cadre. Il s’agissait d’aller filmer de l’héliski (on monte en hélico, on descend à ski/snowboard) dans les Himalayas. Autant dire un type de tournage qui impose d’être efficace et capable de s’adapter à tous types de situations. J’étais donc rassurée de savoir que je pourrai toujours avoir sur moi un boîtier de la série Z de Nikon.
Le Z50 est le nouveau-né de la gamme hybride mirrorless de Nikon, petit frère des Z7 et Z6. Sa principale différence se trouve dans son capteur, qui est un DX et non un Full Frame comme pour les autres boîtiers de la série. Il possède néanmoins vingt-et-un millions de pixels, ce qui est plus que suffisant pour la vidéo, enregistrée en UHD à vingt-cinq images par seconde ou en HD à des cadences allant jusqu’à cent vingt images par seconde avec le son, ce qui est plutôt rare quand on tourne à haute vitesse.
Le capteur, qui peut monter en sensibilité jusqu’à 51 200 ISO, nous laisse de la marge pour tourner dans des ambiances sombres, d’autant plus que la monture Z est particulièrement large pour laisser entrer un maximum de lumière. L’image a ainsi beaucoup de finesse dans les détails, le piqué est bon, surtout bien sûr en UHD.
J’ai eu l’impression que le passage en HD à vitesse maximale baissait grandement le détail, donc je n’ai basculé dans ce mode que pour certains cas spécifiques, comme les plans où un rider passe très près de la caméra en soulevant une belle gerbe de neige, pour lesquels le ralenti apporte quelque chose de significatif.
L’optique principale conçue pour ce boîtier est un 16-50 f/3.5-6.3 VR (stabilisé). Comme le capteur est DX, cela équivaut à un 24-75 mm sur un plein format, soit une plage de focales très pratique.
Une spécificité de cet objectif est sa compacité, puisqu’il se rétracte pour ne faire que quelques centimètres de long. Monté sur ce boîtier de 13 x 9 x 6 cm, on obtient un ensemble ultra-compact et léger, puisque l’ensemble pèse 450 grammes.
Cela permet de garder l’appareil en permanence autour du cou ou dans une poche sans se fatiguer sur la durée. Les Pakistanais sont extrêmement accueillants et de fervents adeptes des selfies. Pour autant on se sent parfois moins importun avec une caméra discrète, comme par exemple pour la visite d’une mosquée. Il existe d’ailleurs un réglage pour rendre l’appareil complètement silencieux, même pour la prise de vue photo, ce qui est un peu déroutant au début, mais très confortable à l’usage. Des atouts qui peuvent s’avérer utiles selon les voyages et les situations.
En complément vient le 50-250 f/4.5-6.3 VR, un téléobjectif polyvalent équivalent à un 75-375 mm. Lui aussi se rétracte, bien qu’étant forcément plus long ; et il est incroyablement léger, tout en offrant un piqué étonnant. On peut ainsi se placer à distance des skieurs pour les suivre sur toute la descente, ce qui donne un angle de prise de vue qui se marie bien avec les vues plus rapprochées.
Je n’ai pas eu l’opportunité pendant ce voyage de filmer de la faune sauvage, dont j’ai seulement vu les traces dans la neige, mais je suis sûre que cet objectif se prêterait bien à ce type d’images, malgré sa faible ouverture, compensée par la sensibilité du capteur.
Si on possède des optiques Nikkor à monture F on peut faire le choix de la bague adaptatrice FTZ qui les rend compatibles avec la série Z. La gamme d’objectifs dédiés à ces hybrides ne cesse de croître et on peut faire le choix, par exemple, de tourner avec des focales fixes à grande ouverture, en gardant en tête qu’il faut appliquer un coefficient 1,5 à la valeur focale en raison de la taille du capteur.
La prise en main du Z50 est intuitive, surtout pour les habitués de la marque, avec des menus similaires. On passe facilement de l’image fixe à animée avec un curseur dédié. L’appareil est très réactif pour commencer à tourner quasi-instantanément. Les réglages d’exposition sont faciles puisque l’ergonomie reprend celle des boîtiers reflex avec les molettes situées sous le pouce et l’index.
J’ai testé les automatismes que je bannis pourtant d’habitude et ai été vraiment séduite par leur efficacité : l’exposition ne pompe pas, les changements d’ouverture se faisant en douceur et avec justesse. Par exemple pour suivre un personnage qui sort d’un hélicoptère et qui saute dans la neige il faut impérativement effectuer un rattrapage de diaphragme car le changement de luminosité est trop important, mais on a aussi besoin d’une main pour s’aider à descendre de la machine : on bascule en auto et l’appareil se charge d’effectuer la transition en douceur et au bon moment, le plan est exploitable dans sa durée.
Le plus étonnant est l’autofocus : ça fonctionne ! Le Z50 est impressionnant pour identifier les sujets et les suivre avec le point, que l’on peut ajuster en indiquant la zone sur l’écran tactile si besoin.
L’écran de 3,2 pouces est d’une bonne définition (environ un million de pixels) et d’une grande luminosité, ce qui permet de cadrer en gardant des lunettes de glacier indispensables pour se protéger les yeux en haute altitude. Il est inclinable pour ne pas avoir à se contorsionner pour certains angles de prise de vue ou pour vérifier son cadre lors de selfies. Le viseur électronique est lui aussi très bon et fiable puisqu’il couvre tout le cadre.
Je me suis donc prise à tourner essentiellement en auto, ce qui est vraiment nouveau pour moi et très confortable pour capter des instants de vie qui pourraient avoir disparu le temps d’effectuer des réglages ou pour tourner des plans qui n’auraient pas pu l’être en manuel de par la nécessité de s’assurer avec une main.
J’ai toujours eu une grande confiance dans la fiabilité des appareils Nikon, d’autant plus depuis qu’un D600 que j’avais autour du cou m’a retenue d’une chute dans une crevasse en se plantant dans la neige, ce qui s’est suivi de quelques minutes de bug seulement avant de recommencer à fonctionner pour assurer la suite du tournage. Je n’avais donc pas d’inquiétude en emportant un Z50 sur un tournage en haute montagne, dans une zone isolée où aucune réparation ne serait envisageable (et j’en profite pour remercier Nikon France pour leur témoignage de confiance en me prêtant du matériel pour des situations de ce type !).
Le Z50 est donné pour une plage d’utilisation entre 0 et 40 °C, mais ne bronche pas dans le grand froid, de même que la batterie que je n’ai jamais eu à changer, une charge quotidienne suffisant amplement. Construit en alliage de magnésium résistant, il est robuste malgré sa légèreté et ne craint pas les gerbes de neige que l’on reçoit quand un gros hélicoptère se pose devant nous. J’ai pu le garder autour du cou pour skier, ce qui gagne un temps considérable par rapport à l’avoir dans le sac, rendant le tournage bien plus fluide et efficace pour les skieurs que l’on suit.
Dans des zones où le risque d’avalanches est important, on apprécie aussi de pouvoir s’équiper d’un sac airbag qui peut être une sécurité supplémentaire pour le cadreur, mais qui souvent a moins d’espace qu’un sac dédié à la vidéo et ne peut donc pas convenir si le matériel est volumineux.
Il n’y a bien sûr pas de réseau sur ces montagnes, mais si on est un instagrameur frénétique, on peut facilement envoyer ses images via wi-fi et Bluetooth sur son smartphone via l’appli SnapBridge pour les partager facilement dès qu’on retrouve l’accès à Internet. Pratique aussi en voyage quand on n’a pas toujours d’ordinateur à disposition. Le support d’enregistrement est une carte SD facile à multiplier car peu onéreuse.
Les photos peuvent être prises en jpeg ou en Raw (NEF). Un petit bémol pour ce boîtier pourrait être dans les options d’encodage des vidéos, qui en interne n’ont pas de très gros débits et donc un détail moins grand que des fichiers 4:2:2 10 bits par exemple. Mais on parle ici d’un ensemble boîtiers et objectifs à 1 400 € TTC… donc il faut comparer avec des boîtiers de cette gamme de tarifs.
Tous ces éléments font que ce test est très positif, j’en conviens. Il ne s’agit pas d’un manque d’objectivité, mais d’une réelle satisfaction. Sortant d’un long tournage avec caméra épaule m’ayant contrainte dans mes mouvements et détruit le dos, j’ai grandement apprécié de tourner avec un appareil du type du Z50, qui m’a accompagnée partout pour enregistrer des images, fixes mais surtout animées, qui m’ont donné entière satisfaction. Je vous encourage donc à faire le choix de ce type de caméra pour tous les tournages « baroudeur », et à partir avec à la découverte de contrées aussi extraordinaires que le Pakistan.