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6K, super 35, monture EF et Blackmagic Raw au programme de la Pocket Cinema Camera

PRISE EN MAIN

Publié le 04/05/20

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Prise en main de la Blackmagic Pocket Cinema Camera 6K ou plus simplement BMPCC 6K…

Tests d’une Blackmagic Pocket Cinema Camera 6K. © DR

Les caméras vidéo ont connu une vraie révolution avec l’adoption massive des grands capteurs. Ceux-ci sont apparus sur les premières caméras de cinéma numériques telles que la Genesis de Panavision, puis les célèbres Red et Arri Alexa. C’est via sa branche « photo » que Canon a démocratisé les grands capteurs en vidéo, avec le désormais célèbre boîtier 5D Mark II. L’arrivée de cet appareil a été un véritable bouleversement et le point de départ d’une grande aventure.

 

On a donc d’abord profité des grands capteurs dans des boîtiers photo aux possibilités vidéo, puis les capteurs Super 35 et maintenant Full Frame ont été intégrés à large échelle dans des caméras. Ce retour à des formats d’appareils plus conventionnels était intéressant, car les boîtiers présentent plusieurs inconvénients : l’ergonomie, la gestion du son et certains défauts dus à l’utilisation de capteurs photographiques pour filmer.

 

Pour résumer, le marché se partage entre, d’un côté, les boîtiers originellement destinés à la photo arborant différentes spécificités dans la taille des capteurs, le choix des codecs d’enregistrement ou encore les profils colorimétriques et, de l’autre, des caméras.

 

C’était sans compter sur Blackmagic qui dès son premier modèle, la Blackmagic Cinema Camera avait proposé un appareil hybride, mi-caméra, mi-boîtier avec une résolution de 2,5K. Depuis sa présentation en juin 2012, l’offre de Blackmagic s’est étoffée. Aujourd’hui nous allons détailler ce que propose la BMPCC 6K, grande sœur de la BMPCC 4K toujours au catalogue.

 

 

Présentation générale

La taille du boîtier de la BMPCC 6K est celle d’un gros boîtier photo : 18 cm de largeur pour 10 cm de hauteur et de profondeur comparativement aux 15 cm de largeur pour 11,5 cm de hauteur et 7,5 cm de profondeur d’un canon 5D Mark IV. De prime abord, sa légèreté nous a interpellés. Avec 900 g sur la balance, la BMPCC 6K est à peine plus lourde qu’un boîtier 5D Mark IV, c’est donc une question de sensation. Le boîtier est léger, mais Blackmagic vante sa solidité grâce à l’alliance de la fibre de carbone et du polycarbonate. Pour une plus grande sérénité sur le terrain, l’investissement dans une cage dédiée reste pertinent (cf. accessoirisation). L’arrière de l’appareil arbore fièrement un grand écran tactile de 5 pouces, soit 12,7 cm de diagonale en résolution full HD qui, comme sur les premiers modèles de caméras de la marque, concentre la majorité des menus et des fonctionnalités. À cause de sa forme, la caméra chauffe sensiblement. Des ailettes de refroidissement sont placées en haut de la protubérance accueillant la monture EF. Un ventilateur accélère le refroidissement, mais son silence de fonctionnement est remarquable et évite toute difficulté à la prise de son.

 

Monture, capteurs et optique

Dans son format un peu insolite de petite boîte aux bords arrondis, la première version de la Blackmagic Cinema Camera proposait une monture interchangeable EF ou micro 4/3, le capteur de 15,6 mm de large et de 8,8 mm de haut était plus petit qu’un micro 4/3 et un peu plus grand qu’un capteur super 16 auquel on le comparait régulièrement. Les deux actuelles versions de la BMPCC, disposent chacune d’une monture différente. Le capteur micro 4/3 de la BMPCC4K (18,96 x 10 mm) est légèrement plus large et moins haut que celui d’un Panasonic GH5 ou GH5s (17,3 x 13 mm) et son ratio (largeur/hauteur) est le ratio cinéma 4K DCI ; alors que le modèle Panasonic GH5 propose un ratio 4/3 pensé pour la photo. La BMPCC 6K bénéficie d’un plus grand capteur super 35 mm de 23,10 mm de large pour 12,99 mm de hauteur et un ratio 16/9.

 

Sur la version 4K, Blackmagic a opté pour une monture micro 4/3 plus en adéquation à la petite taille du capteur qu’une monture EF. Pour le BMPCC 6K, les optiques EF-S de Canon prévues pour les formats APS-C sont parfaitement adaptées à la taille du capteur de la BMPCC 6K, les optiques monture EF sont prévues pour couvrir un capteur full frame (1,6 fois plus grand), mais restent totalement exploitables : elles sont juste légèrement surdimensionnées. Des bagues adaptatrices permettent d’utiliser avec la BMPCC 4K des optiques Canon par exemple, certaines fonctionnant comme une loupe grossissante en simulant une taille de capteur plus grande pour gagner en luminosité et éviter de trop augmenter la longueur focale équivalente de l’objectif utilisé (exemple : Metabones Convertisseur T Speed Booster XL 0.64x BMPCC 4K pour objectifs Canon EF : prix 799 € environ). Grâce aux capacités de leurs capteurs et des électroniques associées, les deux BMPCC présentent une dynamique de 13 diaph.

 

Apple ProRes ou Blackmagic Raw, quelle est votre famille ?

Ce sont les deux options qui vous sont offertes pour l’acquisition ; ici, pas de déclinaisons du H.264 ou du HEVC. Blackmagic a clairement privilégié la qualité au détriment du poids des fichiers en optant pour des formats intra-images uniquement.

 

L’Apple ProRes (proxy, LT, normal ou HQ) est le format le plus « direct » d’utilisation de cette caméra, il demande un minimum de traitement en postproduction en mode vidéo et l’application d’une simple LUT en mode film ; du ProRes 422 Proxy 24 i/s (877 min sur une carte de 256 GB) au ProRes 422 HQ 4K DCI 60 i/s (44 min sur une carte de 256 GB).

 

Le Blackmagic Raw est un nouveau venu dans le monde haut de gamme des codecs « bruts ». Il permet de bénéficier d’une grande quantité d’informations issues du capteur qui seront développées grâce aux informations contenues dans les métadonnées ; du Blackmagic Raw HD 12:1 23,98 i/s (619 min sur une carte de 256 GB) au Blackmagic Raw 3:1 6K 50 i/s (8 min sur une carte de 256 GB). Les fichiers BRaw sont partiellement développés, directement dans le boîtier à la captation, afin de faciliter sensiblement le traitement sur les stations de travail. Il n’est alors pas obligatoire de disposer de machines surdimensionnées ou de cartes dédiées pour bénéficier des avantages, essentiellement à l’étalonnage ou en travail VFX, de ce format. Blackmagic a développé des plugs-in pour les différents éditeurs de logiciels de montage virtuel du marché, Avid Media Composer, Adobe Premiere Pro, Edius, et bien sûr DaVinci Resolve qui lit ce format nativement depuis la version 16 du logiciel.

 

Les réglages du BRaw proposent un savant dosage entre qualité et poids des fichiers avec les options qualité constante et débit constant. En débit constant, quatre choix de compression sont exprimés par rapport au fichier Raw non compressé (3:1, 5:1, 8:1 et 12:1). Les deux choix à « qualité constante » sont Q0 et Q5, dans ce cas la compression et donc le poids des fichiers évoluent selon la complexité de la scène filmée ; un plan fixe de 10 secondes d’une pomme sur une table blanche produira un fichier plus léger que le plan de feuillages en mouvement d’un arbre ou d’une cascade d’eau.

 

Résolution : utilisation du plein capteur, redimensionnement ou mode fenêtré

Il peut être important de préciser que le tournage en 6K est accessible en Blackmagic Raw uniquement. L’Apple ProRes est pour sa part le format du 4K DCI à 60 i/s filmé avec un léger « crop » dû à une utilisation d’une partie limitée du capteur entier : le 4K DCI est enregistré à partir d’une captation en 5,7K redimensionné en 4 096 x 2 160. L’ultra HD (Apple ProRes) est redimensionné à partir du plein capteur ou du 5,7K. Les modes 3,7K anamorphiques (jusqu’à 60 i/s) et 2,8K 17:9 (jusqu’à 120 i/s) disponibles en Blackmagic Raw sont fenêtrés : ils utilisent la partie centrale du capteur avec pour conséquence une augmentation de la longueur focale équivalente des objectifs utilisés. Le format HD (Apple ProRes) est redimensionné depuis le plein capteur, le 5,7K ou le 2,7K. Plus on utilise une partie limitée du capteur, plus on augmente les possibilités de captation haute vitesse, jusqu’à 120 i/s en HD (redimensionné depuis le 2,7K).

 

Log ou pas log ?

Le réglage film est le mode log de Blackmagic Design ; il permet la conservation de la grande plage dynamique offerte par le capteur de la BMPCC 6K. Il est complété des réglages Video et Extended Video, le premier étant le mode traditionnel délivrant une image directement exploitable avec un minimum de traitement. Extended Video est un mode intermédiaire avec une compression des hautes lumières pour éviter les surexpositions en cas de grande plage dynamique (par exemple lors de la captation d’une interview devant une fenêtre) tout en permettant un minimum de travail en postproduction. L’impact et l’intérêt de l’utilisation du mode film est différent selon que l’on enregistre en Apple ProRes ou en Blackmagic Raw.

 

Dans le premier cas, les courbes logarithmiques sont directement appliquées au signal avant enregistrement, il est donc nécessaire d’utiliser une LUT en postproduction pour visualiser une image « normale ». Pour nos lecteurs qui débutent dans l’exploitation des images vidéo, le travail en « mode log » consiste à appliquer sur le signal vidéo, directement dans la caméra, des courbes de transfert logarithmiques, afin de bénéficier d’une plus grande plage de travail à l’étalonnage. Ces courbes sont différentes selon les fabricants et s’approchent de la réponse de certaines pellicules qui compressaient naturellement l’image en haute lumière avec une réponse dite Cineon.

 

Le mode Blackmagic Raw permet d’enregistrer également dans les trois modes sus-cités, mais cette fois-ci tout est permis en postproduction : même si le mode Film est choisi en tournage, ce n’est qu’une métadonnée qui peut être modifiée à volonté. On peut également choisir d’afficher ou non le mode Film sur le visualiseur, ou encore d’afficher l’image à travers une LUT de son choix que l’on pourra intégrer à la BMPCC 6K.

 

Supports d’enregistrement

Trois choix sont possibles, ils seront guidés par le prix des supports et leurs débits, ces derniers influant sur le type de format et de résolution supporté et la praticité d’utilisation. Il y a deux emplacements pour des cartes SD UHS-II et CFast, la rapidité de ces dernières autorisant l’enregistrement en Blackmagic Raw. Jouxté à ces deux cartes, on trouve une connectique USB-C qui autorise le branchement d’un disque dur externe, très utile pour l’enregistrement longue durée ou la captation en Raw, gourmande en espace de stockage. Blackmagic présente un tableau très complet de tests de plusieurs modèles de cartes et les conseils d’utilisation de ces cartes selon les formats.

 

La caméra BMPCC 6K présente de belles possibilités d’enregistrement à haute vitesse (HFR – High Frame Rate) et en Blackmagic Raw 12 bits. En exploitant la totalité du capteur, 6 144 x 3 456 (16/9), on peut enregistrer 50 ips ; 60 ips pour un capteur 6 144 x 2 560 (2.4:1) ou 5 744 x 3 024 (17/9). En exploitant une partie plus limitée du capteur, et donc en appliquant un crop à l’image des vitesses encore plus hautes deviennent accessibles : 120 images par secondes en 2.8K (2 868 x 1 512 – 17/9). Le mode anamorphique 6:5 via l’utilisation d’objectifs du même nom est réglable jusqu’en 3,7K 3 728 x 3 104 à 60 ips.

 

Tests et philosophie d’utilisation

Vous vous interrogez peut-être sur la pertinence de cette caméra par rapport à vos typologies de productions. Les images produites seront-elles suffisamment qualitatives, mais surtout, l’ergonomie saura-t-elle répondre à vos exigences. C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre ici. La forme du boîtier sera un atout pour certains, un handicap pour d’autres. Personnellement j’apprécie ce choix qui va dans le sens des nouvelles pratiques.

 

Si vous souhaitez utiliser la caméra en version épaule, de nombreux kits sont dédiés à ce modèle qui séduit les fabricants. L’ergonomie type gros boîtier, est complété d’options indispensables pour certains utilisateurs et certains types de tournages. Une prise mini XLR est disponible (voir partie sur le son). Les touches de fonctions sont peu nombreuses, mais contrairement à un appareil photo elles sont dédiées à la vidéo. On trouve deux boutons d’enregistrement, un en façade et un au haut de la poignée, ce dernier côtoyant un bouton pour prendre des photos complétées en dessous de trois touches : ISO, S et WB, pour le réglage de la sensibilité, de la vitesse d’obturation et de la balance des blancs. Trois dernières touches sont dédiées à des fonctions personnalisables.

 

On pourra regretter l’absence de réglage des niveaux audio via des potentiomètres, mais il est difficile d’imaginer où les positionner sur un boîtier de cette taille. Pour compléter les boutons des fonctions principales on actionnera le diaph (iris) et la mise au point, et toujours pour la mise au point un zoom dans l’image pour faciliter le réglage de la mise au point. Le réglage de fréquence d’image pour réaliser des ralentis de qualité ou filmer à haute vitesse (High Frame Rate – HFR) et le bouton menu sont également là. On a apprécié la possibilité de piloter les réglages de la caméra via un iPad avec une app dédiée.

 

Affichage à l’écran – menus « tactiles »

Les utilisateurs de la grande sœur, l’Ursa Mini, seront en territoire connu, on retrouve le même logiciel de réglage sur la BMPCC 6K. De nombreuses fonctions sont accessibles par menu, mais certaines sont également utilisables via l’écran tactile. Les aides à l’exposition sont nombreuses : en mode fausses couleurs, des couleurs spécifiques à la bonne exposition, la surexposition et la sous-exposition se superposent à l’image filmée, le mode zébra hachure l’image à une valeur de luminosité réglable entre 75 et 100 % du niveau de luminosité maximum et pour finir on peut vérifier son exposition grâce à un histogramme. Les outils dédiés à la vidéo sont ceux d’une véritable caméra bien fournie, comparativement à ceux de la majorité des HDSLR. Pour compléter le tableau, il y a un réglage de focus peaking, l’horizontalité et des indicateurs de cadrage.

 

Son

Pour compléter l’entrée micro sur prise mini XLR, pour laquelle on peut actionner une alimentation fantôme, une entrée au format jack 3,5 stéréo est configurable en niveau ligne ou micro. Une sortie casque est également en jack 3,5. Quatre micros intégrés au boîtier sont également utilisables pour certaines utilisations moins regardantes sur la qualité du son.

 

La qualité des préamplis est très honnête et la réjection de bruit est bonne. On peut aisément comparer la qualité obtenue à un Zoom H4N ; bien entendu on n’atteint pas les niveaux d’enregistreurs externes plus haut de gamme, mais on est sur des niveaux de qualité équivalents voire supérieurs à de nombreuses caméras beaucoup plus onéreuses, une très bonne option pour l’enregistrement d’interviews en conditions de reportage. Par contre on se contentera d’une unique entrée ; il est impossible alors d’assigner les micros de deux micros HF nécessitant souvent des alimentations fantômes, hormis en passant par des adaptateurs dédiés profitant alors de l’entrée jack 3,5 mm. On peut citer le Marantz PMD-602A ou le Saramonic SR PAX2 qui offrent toutes les options attendues pour une prise de son sérieuse, et principalement deux prises XLR avec alimentation fantôme, et des réglages directement manipulables sur potentiomètres rotatifs. Parce qu’il est vrai que le réglage des niveaux audio demande à rentrer dans les menus pour actionner les potentiomètres à l’écran.

 

Je ne serais pas complet sans citer une fonctionnalité très maligne et rare. L’entrée jack permet de connecter un générateur de timecode tel que le UltraSync One ou le Tentacle Sync E. Le timecode audio LTC dirigé vers la caméra peut être reconnu par la BMPCC 6K et enregistré en tant que métadonnée.

 

Accessoirisation

Une cage sera la bienvenue pour faire de la BMPCC un outil plus polyvalent. Vous la fixerez via le traditionnel pas de vis à la base de la caméra, qui peut être complété d’un second pas de vis solidifiant sensiblement l’attache au haut du boîtier. La cage présente l’avantage de la sécurisation en cas de chute, mais elle permet aussi une accessoirisation du boîtier via de nombreux pas de vis : supports de disques SSD, poignées latérales et supérieurs, supports de microphones, alimentations supplémentaires, tiges supports pour matte-box et follow focus. Le monitoring externe bénéficie d’une prise HDMI de pleine taille type A capable de délivrer un signal HDR 10 bits pour le monitoring ou l’utilisation d’un enregistreur externe (peu utile cependant avec la BMPC6K au vu de l’étendue de ses possibilités en enregistrement).

 

Quelques plus

La caméra est pilotable via l’application Camera Control App en Bluetooth depuis un iPad, pour lancer l’enregistrement, modifier les paramètres et les métadonnées jusqu’à neuf mètres de la caméra.

Douze préréglages permettent de sauvegarder des paramètres pour différentes configurations de tournage ; ils sont exportables pour unifier les réglages d’un parc de caméra sur un plateau de tournage.

 

Alimentation

La forme de cette caméra est celle d’un appareil photo, sa batterie aussi, puisque Blackmagic a opté pour le modèle LP-E6 de Canon. Annoncé pour une durée d’utilisation de 40 minutes, nous avons pendant nos tests plutôt constaté des durées inférieures à la demi-heure. Il deviendra très vite indispensable pour une utilisation intense d’envisager une autre méthode d’alimentation : soit le grip proposé par Blackmagic (225 €), avec des batteries Sony de type L, ou une des nombreuses solutions de fabricants externes tels que Tilta (distribué par Cartoni France). Blackmagic propose également un kit de câbles pour utiliser des batteries avec connectiques D-tap ou créer ses propres solutions d’alimentation à partir de câbles « nus ».

 

On peut être surpris du changement de type de batteries pour le grip ; mais pour augmenter sensiblement la durée d’enregistrement, les batteries Sony série L sont le bon choix. Blackmagic aurait pu profiter de la légère prise de poids de la BMPCC6K par rapport à la version 4K, mais cela aurait mécaniquement augmenté le prix de ce dernier né de la famille Cinema Camera qui bénéficie de nombreuses parties communes avec la version précédente.

 

Tests

La BMPCC 6K est facile à régler. Comme nous l’avons décrit, les réglages sont simplifiés sur la caméra, ou plus précisément c’est sur le large écran que s’effectuent la majorité des réglages. Une fois les principaux choix faits au travers des menus, et une fois choisi le type d’outils que l’on souhaite utiliser pour l’aide à la prise de vue, tous les réglages de base indispensables sont directement accessibles. Une petite modification des habitudes est nécessaire pour être aussi efficace qu’avec son appareil habituel (caméra ou appareil photo).

 

Le nom de la caméra annonce clairement son orientation « cinéma », ce qui explique une certaine limitation pour la mise au point et la stabilisation. Mais il est vrai que ce sont deux points à prendre en compte lorsque l’on considère les caractéristiques de cette caméra : il n’y a pas d’autofocus continu, mais uniquement une mise au point à un moment donné via l’actionnement d’un bouton, avec une réactivité limitée ; et nous l’avons dit, contrairement à certains boîtiers concurrents, il n’y a pas de stabilisation interne, vous devrez opter pour des optiques stabilisées selon vos besoins. C’est toujours une question de choix et de compromis ; et c’est ici la qualité de l’image et les options dans ce sens qui sont choisies. L’écran est superbe pour régler ses images, mais dans des conditions de forte luminosité, il est nécessaire de prévoir au minimum un système de cache pour en voir le contenu ; certains ont même utilisé les pas des vis des cages pour adapter des œilletons vidéo externes.

 

Avec ce(s) boîtier(s) Pocket Cinema Camera, le compromis affirmé consiste en la recherche de la meilleure qualité dans un budget restreint. Celui-ci a certes doublé entre la version 4K et la dernière mouture, mais ce compromis, permettant de proposer un prix aussi limité pour la version 4K, passe par l’adoption d’une monture et d’une taille de capteur trop limité pour certains utilisateurs qui sont ravis de l’adoption d’une monture EF et d’un vrai capteur cinéma Super 35 : à vous de choisir votre camp et votre budget, les deux choix restent cohérents et mêmes mélangeables.

 

Les deux Pocket Cinema Cameras se défendent également particulièrement bien en basse lumière ; elles se situent entre les champions full frame de Sony, et des caméras cinéma numériques grands capteurs aux prix beaucoup, beaucoup plus élevés. Le capteur de la BMPCC 6K est sensiblement plus grand que celui de la 4K, mais au vu de sa résolution plus élevée, le nombre de photosites est plus grand et limite mathématiquement leur agrandissement.

 

Blackmagic a également adopté une technologie que l’on retrouve sur des modèles Panasonic (VariCam, Eva1, GH5s), le Dual ISO. Une caméra possède un système analogique de traitement des informations issus des photosites basé sur une valeur de fonctionnement moyen, qui optimise le bruit de la caméra pour la valeur ISO alors définit comme native. Dans le cas du Dual ISO le constructeur met en œuvre deux systèmes analogiques de traitements pour deux valeurs ISO natives ; avec la BMPCC 6K ces deux valeurs sont 400 et 3 200 ISO.

 

Nos conclusions

Le compromis que représente la BMPCC 6K est pour nous une très belle réussite. C’est une véritable caméra de cinéma, qualitative, les images sont à la hauteur des caractéristiques annoncées, et les possibilités du Blackmagic Raw sont grandes avec une facilité d’exploitation rare pour ce type de format. Les possibilités audio, l’enregistrement sur SSD et la génération interne de timecode via la prise jack audio lui ouvrent de nouvelles perspectives. Maintenant, il vous reste à juger si le rapport entre les qualités et les limitations de cette caméra saura vous convaincre.

 

 

BLACKMAGIC POCKET CINEMA CAMERA 6K EN CHIFFRES

  • Capteur : Super 35 de 23,10 x 12,99 mm 6 144 x 3 456
  • Monture : EF
  • Enregistrement : Blackmagic Raw et Apple ProRes
  • Supports : Cartes SD UHS-II, CFast, disque SSD via prise USB-C
  • Entrée son : Prise mono mini XLR et stéréo jack
  • Sortie son : stéréo jack
  • Prise alimentation : lemo 2 – 12 volts
  • Générateur de timecode intégré via réception de timecode audio sur la prise entrée jack
  • Moniteur : 5 pouces
  • Plage dynamique : 13 diaphs
  • Double ISO natif : 400 et 3 200 ISO (jusqu’à 25 600 ISO)
  • Logiciel inclus : DaVinci Resolve Studio
  • Alimentation : batterie LP-E6
  • Prix : 2 315 €

 

Ratio et cadence d’enregistrements proposés par la BMPCC 6K

  • 6 144 x 3 156 jusqu’à 50 i/s
  • 6 144 x 2 560 (6K 2.4:1) jusqu’à 60 i/s
  • 5 744 x 3 024 (5.7K 17:9) jusqu’à 60 i/s
  • 4 096 x 2 160 (4K DCI) jusqu’à 60 i/s
  • 3 840 x 2 160 (Ultra HD) jusqu’à 60 i/s
  • 2 868 x 1 512 (2.8K 17:9) jusqu’à 120 i/s
  • 1 920 x 1 080 (HD) jusqu’à 120 i/s

… Et pour en savoir plus sur cette caméra et sa dernière mise à jour, consultez notre article La Pocket Cinema Camera 6K, le nec plus ultra des caméras de studio…