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Le cinéma et Cannes pour le climat

TIME

Publié le 30/06/21

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Alors que le Festival a pris une série de mesures pour sa propre organisation, l’écologie est aussi très présente sur la Croisette en particulier avec le mouvement “On Est Prêt” et sa sélection éphémère de films sur l’environnement…

Le cinéma et Cannes pour le climat © DR

Marcher sur l’eau d’Aïssa Maïga - L'un des films de la sélection Cannes pour le Climat

À l’occasion du 74e Festival de Cannes, et de la sélection éphémère « Le Cinéma pour le Climat», Magali Payen, fondatrice du mouvement On Est Prêt et Cyril Dion, auteur et réalisateur, du documentaire « Animal », ont appelé le monde du cinéma à agir pour la protection du vivant et la lutte contre le dérèglement climatique au travers leur tribune baptisée “Cinéma pour le climat”.
Cette tribune s’inscrit dans la continuité de Résister et créer, un premier appel lancé par le réalisateur et par le mouvement On est prêt il y a deux ans. Ses signataires sont des membres des équipes des films de la sélection Le Cinéma pour le Climat .

“Comment construire ce nouveau monde dont nous parlons tant si nous ne commençons pas d’abord par l’imaginer ?”, interroge Magali Payen, fondatrice du mouvement On Est Prêt…

“Nous croyons profondément que le cinéma doit jouer son rôle pour nous aider à regarder ces réalités en face, mais également pour mobiliser nos ressources collectives et créatives. Mais quelques films ne suffiront pas à changer la donne, nous avons besoin que des centaines d’autres abordent ces problématiques chaque année et proposent d’autres représentations de l’avenir.” complète l’auteur et réalisateur Cyril Dion.

 

La sélection « Le Cinéma pour le Climat »…

“Les artistes de la sélection inédite  “Le Cinéma pour le climat” portent ce cri du cœur d’un désir de vivre dans un monde habitable et digne. Nous souhaitons réunir leurs voix, nécessaires, afin de leur donner encore plus d’écho, et renouveler cet appel aux artistes qui façonnent nos imaginaires. Et quel meilleur endroit que le Festival de Cannes, événement culturel le plus médiatisé au monde, pour porter encore plus loin ce message, et nourrir l’action ?” explique Magali Payen.

On découvre dans cette sélection une fiction et six documentaires : deux voyages militants à destination de la jeunesse, deux constats catastrophe, des nouvelles de l’Afrique et une expédition aux confins du monde pour montrer la beauté de la Terre : en 2021, les prises de conscience et la défense de la planète se jouent aussi au cinéma…

 

La Croisade de Louis Garrel (France)

Avec Louis Garrel, Laetitia Casta, Joseph Engel

Ce troisième film de l’acteur Louis Garrel a été coécrit avec Jean-Claude Carrière, disparu en février dernier. Une fiction dans laquelle les enfants prennent le pouvoir pour protéger la planète. Une fable d’anticipation à la fois urgente, drôle et charmante, sur l’embourgeoisement des adultes face aux inquiétudes des enfants qui comptent bien se sauver par eux-mêmes.

 

Marcher sur l’eau d’Aïssa Maïga (Niger-France)

Entre 2018 et 2020, Aïssa Maïga est allée au Niger, filmer un village victime comme tant d’autres du réchauffement climatique. Elle y suit une petite fille qui, dans l’attente d’un hypothétique forage, est obligée de parcourir chaque jour des kilomètres pour rapporter de l’eau. L’accès à l’eau corrélatif à l’accès à l’éducation des filles dans les pays d’Afrique subsaharienne ? C’est aussi l’un des sujets de ce film passionnant.

 

Invisible Demons de Rahul Jain (Inde)

Un documentaire choc au constat effrayant sur la pollution en Inde à New Delhi, et ces « démons invisibles » que sont les particules fines. La caméra de Rahul Jain tente de respirer et de se frayer un chemin à travers cet enfer écologique en donnant à voir autant qu’à réfléchir.

 

Animal de Cyril Dion (France)

Six ans après l’immense succès de Demain, le documentaire qu’il avait coréalisé avec Mélanie Laurent, Cyril Dion alerte sur l’extinction des espèces en suivant deux adolescents engagés qui posent des questions pleines de bon sens pour expliquer l’effondrement de la biodiversité et trouver des solutions concrètes. Un tour du monde pédagogique à hauteur d’ados et un éveil des consciences dénué de catastrophisme.

 

I Am So Sorry de Zhao Liang (Chine)

Douze ans après être venu présenter en séance spéciale à Cannes : Pétition – La Cour des plaignants, Zhao Liang propose un nouveau documentaire ambitieux et nécessaire, poétique et exigeant, sur les dangers du nucléaire. Un voyage de Tchernobyl à Fukushima, qui rend la catastrophe tangible.

 

Bigger Than Us de Flore Vasseur (France)

La documentariste Flore Vasseur suit Melati, une jeune indonésienne qui se bat contre la pollution plastique dans son pays, au cours d’un périple qui l’emmène loin de chez elle. Coproduit par Marion Cotillard, Bigger Than Us va à la rencontre de jeunes activistes qui luttent pour le climat, la justice sociale et les droits fondamentaux comme la liberté d’expression ou l’accès à l’alimentation et à l’éducation. Un modèle de résistance positive pour la jeunesse.

 

La Panthère des neiges de Marie Amiguet (France)

Bien au-delà des codes du genre du film d’expédition, Marie Amiguet pose sa caméra sur les hauts plateaux tibétains en compagnie du photographe animalier Vincent Munier et de l’écrivain aventurier Sylvain Tesson qui évoqua l’aventure dans son livre « La Panthère des neiges », prix Renaudot 2019. Réussiront-ils à apercevoir le félin ? Dans la captation de l’attente, le saisissement du silence, le déroulement des jours et la force de la nature, surgit une évidence : celle de la beauté du monde.

 

Retrouvez ici les engagements du Festival de Cannes 2021 pris pour la préservation de l’environnement…